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Une équipe solide pour la Finlande


Deuxième du Championnat Constructeurs, l'équipe Peugeot Sport doit retrouver le chemin de la victoire pour préserver toutes ses chances de conquérir un nouveau titre. Le Rallye de Finlande qui sera, début août, le théâtre de la dixième manche de la saison, lui offrira une belle occasion d'atteindre cet objectif. La Peugeot 307 WRC y sera pilotée par Marcus Grönholm qui a remporté quatre des cinq dernières éditions de la « Grande course de Jyväskylä ».

Et la seule fois où le Finlandais n'a pas gagné, ce fut pour céder cet honneur à son nouvel équipier estonien, Markko Märtin. A l'évidence, la 307 WRC, victorieuse dans cette épreuve l'an dernier, sera en de bonnes mains, d'autant qu'un troisième exemplaire de cette voiture sera conduit par le régional de l'étape Sebastian Lindholm.

Pour sa dernière saison en WRC, l'équipe Peugeot Sport s'est fixée pour objectif de remporter une sixième couronne mondiale dans le Championnat du Monde Constructeurs après celles déjà acquises en 1985, 1986 (Peugeot 205 Turbo 16) puis en 2000, 2001 et 2002 (Peugeot 206 WRC). Après la neuvième des seize manches de la saison 2005, la formation française est deuxième au classement provisoire avec six points de retard sur Citroën. Jusqu'à présent Peugeot a pu profiter d'un bon travail d'équipe et de la fiabilité de la 307 WRC en menant le plus souvent ses deux voitures à l'arrivée et dans les points.

Marcus Grönholm s'est montré particulièrement combatif en finissant à cinq reprises sur le podium dont trois fois sur la seconde marche. Pour sa première année au volant de la 307 WRC, Markko Märtin a été très constant en finissant la totalité des neuf premières manches dans les points. Désormais, l'ambition de toute l'équipe est de progresser encore au niveau de ses résultats. Les performances signées récemment par Marcus Grönholm sont encourageantes de ce point de vue. En Argentine, le double Champion du Monde a fini deuxième à moins d'une demi-minute du vainqueur. Jamais il n'a laissé le champ libre à son adversaire. Incontestablement, le binôme voiture-pneumatique s'est montré plus véloce sur les terres d'Amérique du Sud qu'il ne l'avait été auparavant dans les courses méditerranéennes.

« Marcus a réalisé un excellent rallye, sans souci mécanique et en obtenant six temps scratches qui ont motivé toute l'équipe ! » confirmait Jean-Pierre Nicolas à l'arrivée de la manche argentine. « Le prochain Rallye de Finlande nous offrira une nouvelle opportunité de réduire l'écart qui nous sépare de la première place du classement provisoire car ce terrain devrait convenir parfaitement à nos pilotes. »ajoutait le dirigeant de Peugeot Sport.

Le Rallye de Finlande occupe une place particulière dans l'histoire sportive de Peugeot. Le constructeur français a signé de grands succès à l'époque de la 205 Turbo 16 Groupe B, quand Ari Vatanen, Timo Salonen, et Juha Kankkunen s'étaient successivement adjugés les victoires des éditions 1984, 1985 et 1986. Plus récemment, la 206 WRC a réédité cet exploit en gagnant à trois reprises (2000, 2001 et 2002) et la 307 WRC en 2004 avec un seul et même pilote, Marcus Grönholm.

Le Rallye de Finlande est une des épreuves les plus spectaculaires et les plus difficiles du championnat. Son tracé est très rapide. Et il a surtout la particularité d'être constitué d'une interminable succession de bosses négociées à l'aveugle, exigeant des voitures un comportement routier sans faille, et des pilotes beaucoup d'audace et d'adresse doublées d'une précision absolue.

A domicile, Marcus Grönholm fera partie des grands favoris de cette prochaine édition. Sa motivation sera d'autant plus forte que les Finlandais se montrent toujours extrêmement combatifs dans leur propre jardin.

Les pilotes locaux sont si durs à battre en Finlande qu'il aura fallu attendre l'édition 1990 pour qu'un pilote non nordique, Carlos Sainz, parvienne à monter pour la première fois sur la plus haute marche du podium. Deux autres pilotes ont renouvelé cet exploit depuis : Didier Auriol, en 1992, et Markko Märtin en 2003. L'Estonien donnera lui aussi le maximum sur ce terrain. « Ce rallye est unique, je l'apprécie beaucoup. Sachant que mon pays est voisin et qu'il n'organise pas de manche mondiale, c'est un peu comme s'il s'agissait d'une épreuve nationale pour moi. J'espère vraiment pouvoir signer un bon résultat car j'ai toujours été performant dans cette course. Et je sais que la 307 WRC, qui a gagné l'an dernier, sera très efficace. »

Une troisième 307 WRC sera confiée à Sebastian Lindholm qui est pilote d'essais officiel Peugeot et est Champion de Finlande en titre. L'an dernier, déjà avec la 307 WRC, il occupait une brillante seconde place du classement provisoire du Rallye de Finlande avant d'abandonner sur sortie de route dans la douzième spéciale. Cette année, il a entamé la saison nationale par une victoire au Waltikka Rally. « Mais je ne disputerai pas le championnat cette année et le Rallye de Finlande pourrait être ma seule autre course de la saison. » précise-t-il. « Mon objectif sera de finir parmi les huit premiers et je serai surtout très heureux que Marcus puisse gagner et permettre ainsi à Peugeot de marquer un maximum de points au championnat. »


Résister puis gagner

Formidable compétiteur face à une adversité redoutable, Marcus Grönholm se bat comme un beau diable, avec l'espoir de renouer le plus tôt possible avec la victoire, au volant de la 307 WRC. Pourquoi-pas lors du rendez-vous finlandais ?

Pensez-vous qu'avec un peu plus de réussite, il était possible de gagner en Argentine ?

« Alors qu'un terrain sec l'aurait défavorisé, Sébastien Loeb bénéficiait du fait d'ouvrir la route sur une piste humide et je n'ai pas pu suivre son rythme le vendredi. Le rallye est ainsi fait : parfois, le succès attire le succès et il arrive qu'un pilote qui domine un championnat bénéficie de circonstances favorables. Pour avoir connu, moi aussi, par le passé, des périodes de réussite comparables, je ne vais pas me lamenter sur mon sort actuel. En outre, les trente secondes perdues le premier jour ne sont, à mon avis, pas entièrement imputables à nos positions respectives sur la route. Notre 307 WRC était beaucoup plus proche de la concurrence que dans les rallyes précédents, mais pas encore suffisamment pour être en position de dominer. Gagner aurait été de toute façon très difficile. »

Vous avez surtout brillé dans les spéciales du samedi matin, très ressemblantes à celles de Finlande…

« Notre 307 WRC est effectivement très efficace dans ces épreuves larges, rapides et roulantes, avec notamment une très bonne motricité : c'est bien entendu encourageant pour la Finlande. Hormis des amortisseurs adaptés aux fameux sauts qu'on trouve là-bas et nulle part ailleurs, la définition technique de nos voitures sera très proche de celle que nous utilisions en Argentine, aussi, il est raisonnable de penser que y nous serons compétitifs. »

Vos pneumatiques ont apparemment donné satisfaction en Argentine, de quoi être optimiste pour la manche à venir ?

« Sur un terrain humide ou mouillé, avec des températures plus fraîches que lors des rallyes méditerranéens, nos Pirelli nous ont effectivement donné toute satisfaction. Sur le fond, on peut en effet espérer que nos pneus marcheront au moins aussi bien en Finlande. Cela dit, l'été est souvent capricieux dans mon pays : difficile de prévoir quelle météo nous trouverons et s'il y fera plus ou moins chaud. Je ne veux pas verser dans un excès d'optimisme avant d'avoir vu ce que ça donnera sur place. »

Vous évoluerez à nouveau sur votre terrain de prédilection, celui où vous vous êtes imposé l'an passé…

« C'est vrai, mais notre adversaire principal semble tellement irrésistible cette saison qu'il paraît même capable de nous battre à domicile. C'est, malgré tout, le rallye qui est le moins évident pour lui : à nous d'en profiter. Chaque année, au départ de « Mon » rallye, je me sens naturellement irrésistible, mais cette fois, j'ai le sentiment qu'il faudra vraiment être très fort et très concentré pour s'imposer. »

Si vos propos semblent quelque peu désabusés ces derniers temps, il semble que votre motivation n'ait pas pris une ride…

« Absolument ! Une fois le casque sur la tête, je me bats toujours pour donner le meilleur de moi-même et je ne m'avoue jamais vaincu au départ. Simplement, il faut parfois rester lucide pour ne pas tenter le diable, lorsqu'il est irréaliste d'espérer mieux et que la situation nous impose d'assurer des points. J'avoue qu'à la base, c'est encore et toujours difficile à vivre pour moi ! Mais si j'ai parfois manqué de lucidité par le passé, la position actuelle de Peugeot au championnat prouve que je deviens raisonnable, avec l'âge. Cela dit, je n'aime toujours pas terminer deuxième pour autant ! »

Sebastian Lindholm, votre cousin, sera également au départ en Finlande…

« Pour moi, il pourrait être un adversaire redoutable ! Sebastian connaît parfaitement le terrain. Il a prouvé l'an passé qu'il était très rapide et motivé comme un jeune loup. Il a d'ailleurs été victime d'un excès d'enthousiasme : c'est tellement grisant d'aller vite sur nos routes, tellement motivant pour tous les Finlandais de briller sur leur terrain, que ce type d'erreur est toujours possible. Cette année, il sera plus important que jamais, pour nous tous, de rester du bon côté de la limite. »

Une longue période sans victoire peut-elle arriver à vous faire douter de votre propre potentiel ?

« Chaque pilote de rallye est persuadé d'être le meilleur, et c'est mon cas, quel que soit le contexte. Il faut reconnaître que cette année, la compétition est très serrée. Battre Petter Solberg est déjà une belle preuve de compétitivité, mais Sébastien Loeb est vraiment un adversaire redoutable car son équipe est très forte et il a tous les atouts en mains pour exploiter au mieux son immense talent naturel. J'étais dans cette situation avec la 206 WRC, il y a quelques années. Si je retrouvais la même osmose qu'à cette époque, nous pourrions encore être les meilleurs. Hélas, on sent confusément qu'il nous manque à chaque fois un tout petit quelque chose, ce bonus apparemment insignifiant mais qui fait la différence. Ce même tout petit quelque chose qui s'avère bien difficile à trouver, toute l'équipe le recherche activement. Personne ne baisse les bras et surtout pas Marcus Grönholm. »